«NEW POP». C’est ainsi que je nomme ce style, né de la fusion entre différentes techniques artistiques pratiquées dans mon passé.

J’ai longtemps peint à l’huile, en commençant par des paysages marins, car j’ai longtemps été amoureux de la lumière scintillante de l’eau, et du bleu des vagues lorsqu’il se mêle à la blancheur de l’écume… ce même blanc lumineux qui deviendra plus tard la base de mon New Pop.

La lumière m’a toujours fasciné : je voulais l’apprendre, la comprendre, la maîtriser.

A 6 ans seulement, je l’ai découverte au travers des peintures clair-obscur des grands maîtres tels que Rembrandt, De La Tour, Vermeer mais aussi et surtout Vincent Van Gogh.

A l ‘époque déjà, j’observais, j’essayais inlassablement de reproduire ces chefs-d’œuvre, au crayon puis à la gouache, et enfin à l’huile, en m’interrogeant sans cesse… Comment ça marche ? Comment font-ils ?

Je voulais tellement savoir …

J’ai ainsi travaillé dès mon plus jeune âge avec plusieurs techniques, plusieurs styles, pour tenter de capter l’essence de cette lumière qui, peu à peu envahissait mon cœur et mon âme.

C’est à mes 16 ans que j’abandonne un temps mes pinceaux pour m’essayer à la photographie, inspiré par le photographe David Hamilton, dont les photos flirtaient alors de façon magique avec la peinture.

Mes amies de l’époque se prêtent au jeu, elles posent, comme ces femmes sur papier glacé qui ont été mes muses depuis ma plus tendre enfance.

A mes débuts, je commets bien sûr quelques maladresses, car la photographie demeure un art très technique qui réclame d’en maîtriser les différentes composantes : gérer la pellicule, l’éclairage, les réglages de l’appareil, le sens du cadrage …et diriger des modèles n’est pas chose aisée. Surtout lorsqu’il s’agit de leur proposer de se dévêtir !

Mais mes muses se prêtent au jeu. Naissent alors mes premiers nus artistiques, teintés de romantisme.

Car les femmes m’ont toujours inspiré, fasciné. Je crois que j’aurais tout simplement préféré être une d’entre elles.

Jamais je n’ai considéré les femmes comme des « objets » que l’on peints, photographies, habille ou déshabille, mais plutôt comme des êtres à part.

Des êtres magnifiques et mystérieux.

Des êtres si différents de leur pendant masculin qu’ils constituent presque à mes yeux une espèce à part…

Admirer ce que la nature a su créer, à travers ces corps, des plus minces aux plus ronds et à travers ces visages, des plus jeunes aux plus âgés, est une source d’inspiration sans fin.

J’ai d’ailleurs écrit sur ce sujet une histoire que je compte porter au cinéma.

Ce film, qui marquera mon retour derrière la caméra (une autre de mes passions, moins connue du public), s’appellera « A l’ombre des couleurs », et il aura pour personnage central un artiste, peintre et sculpteur, dont la muse est cette femme qui sommeille en lui…

Mais revenons à mon tortueux chemin de vie.

Vers l’âge de 27 ans, je reprends les pinceaux, inspiré par un art pictural plus « brut » que l’on trouve chez Picasso, Basquiat ou d’une façon plus générale dans l’art africain.

Avec ce nouveau style je cherche à accentuer, à déformer ce qui m’inspire chez les femmes. Elles se retrouvent ainsi, posées sur la toile avec des bouches démesurées, des yeux tout aussi exagérément grands, des nez pratiquement invisibles… Le tout dans une gamme de couleurs primaires, vives, serties de lignes noires très graphiques.

C’est ainsi que nait en 1996 le style que je nomme « COURBISME », dont le nom ne fait aucunement référence au peintre Gustave Courbet, mais bien aux courbes de mes muses.

Je peins ainsi de 1996 à 2009, mais les expositions se font rares, les ventes aussi, et les réseaux sociaux, qui sont aujourd’hui un outil de reconnaissance indéniable, démarrent à peine.

Les difficultés financières commencent. Chassé de ma maison, je me retrouve sans toit. Je survis comme je peux : je mange dans les rayons des supermarchés, je vis dans ma voiture avec mon chien et ma compagne, puis un peu chez mes parents, un peu chez les siens…

Mais je ne renonce pas.

Fin 2010, avec le reste de peinture que j’ai, je réalise une toile représentant Michael Jackson, un artiste que j’ai toujours admiré, dont l’énergie n’a d’égale que le talent.

Je l’expose dans une petite pizzeria montpelliéraine appartenant à des amis. Quelques temps plus tard, cette œuvre est remarquée puis achetée (pour 500 euros à l’époque, ce qui était déjà formidable pour moi !) par un mystérieux inconnu qui tient à me rencontrer.

Nous nous donnons rendez-vous sur le parking d’un célèbre fast-food afin que je lui remette l’œuvre, et nous discutons. Poliment, il me demande où j’en suis dans ma carrière, et se retrouve très surpris lorsque je lui fais part de mes difficultés.

A ses yeux, mon talent ne devrait pas permettre que je sois dans cette situation.

C’est alors que cet ange sorti de nulle part décide de m’aider : il me propose de me loger gracieusement dans une maison qui fait également atelier, le temps que les choses aillent mieux. J’emménage en 2011 dans cette maison, qui, encore aujourd’hui, est l’endroit ou je vis, je créais, j’expérimente, et à laquelle j’ai même donné un nom : LEA, car elle est mon Lieu d’Expériences Artistiques.

Entre ces murs, je peins encore et encore pour ne pas décevoir mon mécène, quasiment sans matériel, en retravaillant sur mes anciennes toiles.

Je réfléchis constamment à un moyen de sortir de cette situation financière, sans pour autant renoncer à ma quête esthétique.

Je n’ai pas les moyens de m’acheter des toiles, de la peinture, des pinceaux … Mais j’ai ce vieil ordinateur Apple et cette tablette graphique Wacom qui me suivent depuis des années, et qui me servaient à retoucher mes photos. Je teste une peinture numérique en N&B avec un logiciel de dessin, et le résultat s’avère très intéressant…

J’ai toujours été inspiré par la musique électronique, de Jean-Michel Jarre aux Daft Punk en passant par Vangelis. Me vient alors une idée un peu folle : et si je réalisais de la « peinture électronique » ?

Ces artistes samplent bien de véritables instruments qu’ils remixent, pourquoi ne pas tenter de « sampler » des taches de peintures, des traits, des coulures … afin de réaliser une œuvre hybride, qui mettrait en symbiose la peinture traditionnelle et l’art numérique ? C’est ainsi que j’imprime sur toile ma première réalisation, un portrait de David Bowie réalisé en peinture numérique.

J’aime le résultat, mais… il manque quelque chose. Je reprends les lignes utilisées dans mon style « Courbisme » en les affinant, en « Gribouillant » avec des feutres acryliques sur la toile de façon très énergique, comme une immense signature répartie sur l’œuvre. Je tente de photographier des taches de peintures pour les intégrer à l’œuvre, et c’est là que survient l’accident.  Celui qui va tout changer.

Une tâche de peinture acrylique colorée tombe sur le portrait noir et blanc de David Bowie.

D’abord très énervé par cette bévue, je tente de nettoyer la tache avec une éponge imbibée d’eau. Lorsque la peinture se dilue, elle teinte l’œuvre par endroits, tout en conservant les lumières et les contrastes, un peu dans l’esprit des portraits colorés de Warhol.

Intrigué par ce surprenant mélange, je laisse sécher la peinture, puis réitère l’expérience avec une autre couleur à côté, puis encore une autre, en accentuant le tout avec des éclaboussures à l’acrylique, à la bombe de peinture … Le New Pop était né !

J’ai par la suite eu la chance et l’opportunité de rencontrer de grands noms de la mode, de la chanson, du cinéma ou encore du sport, qui m’ont inspiré et à qui j’ai pu offrir leurs portraits en main propre. Mais on retrouve dans mon New Pop d’autres sujets récurrents que vous découvrirez sur ce site, tels que les animaux, les crânes et bien évidemment… le corps féminin dans toute sa sensualité.

Bon voyage …

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